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Reine Roman photographe

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31 mars 2009

Surnatural Orchestra

Surnat_Mv_REDUN ORCHESTRE POLYTROMPÉ

Ouverts à tous vents

Issue au départ des thèmes du répertoire klezmer, à la fois ludique et mélancolique, la musique laisse aujourd’hui davantage de place aux compositions originales. S’y mêlent et s’y emmêlent musiques populaires à trois et quatre temps trois mouvements, fadaises à danser, jazz et musiques tordues ou savantes, écriture serrée façon big band et improvisation.

Une spécificité de l’orchestre est l’utilisation de l'improvisation collective dirigée ou sound painting. Présent dès l’origine, celui-ci fait partie de l’identité du groupe. Elaboré en commun sur la base des recherches de Walter Thomson*, ce langage de signes, simple mais précis, permet à chacun, sortant du rang, de guider momentanément l’improvisation des autres musiciens de l’orchestre, ouvrir une vaste brèche où laisser s’engouffrer collectivement l’inconnu ou, subrepticement, ponctuer d’un clou le chemin musical.

RED_Surnat_ermitage

Si ces interventions enrichissent et transforment le répertoire écrit existant, elles conduisent aussi le groupe à inventer, in situ, une musique orchestrale toujours neuve et évolutive. Par ce jeu de direction, l’hydre à 20 têtes, 40 oreilles et autant d’yeux, élabore sur le vif une écriture libre et instantanée.

* Ce musicien américain développe depuis une vingtaine d’années un langage d’improvisation dirigée par signe appelé sound painting. Par son principe simple, ce système, large et cohérent s’applique à des musiciens aussi bien qu’à des danseurs, des comédiens ...

Surnat_chef_orchestre Surnat_Judirh

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4 mars 2009

le 10 mars pour les tibétains

Ce que représente le 10 Mars 1959

Le 10 Mars 1959 est le jour où les tibétains se soulevèrent contre les forces militaires chinoises afin de proclamer leur volonté de liberté et d’indépendance pour le Tibet tout entier.

C’est au cours des années 1949/50 que les troupes de l’armée chinoise envahirent le territoire tibétain. Le Tibet lança un appel à la communauté internationale qui resta sans réponse.
Le 10 mars 1959, ce sont des dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui descendent dans les rues de Lhassa pour réclamer l’indépendance du Tibet.
La Chine parvint rapidement à  réprimer le soulèvement mais elle ne réussit pas à réduire la détermination du peuple tibétain à se libérer du joug du gouvernement chinois.
Le soulèvement du 10 mars et sa répression inconditionnelle eurent pour conséquence la fuite vers l’Inde du Dalaï-Lama, des membres de son gouvernement et d’environ 80 000 tibétains

Aussi chaque année, où qu’ils soient, les Tibétains commémorent le 10 mars, pour qu’eux-mêmes se souviennent et pour rappeler au monde que les tibétains qui sont morts pour la cause de la liberté ne soient pas morts en vain.
Depuis des groupes, des associations du monde entier participent à des manifestations pacifiques dans chaque capitale européenne.
Depuis 1991, de nombreuses communes en France et en Europe, ont décidé de hisser le drapeau du Tibet autour du 10 mars pour manifester leur solidarité envers le peuple tibétain et ainsi soutenir la lutte non-violente de Sa Sainteté le Dalaï Lama dans sa recherche de solution négociée avec la Chine.

10 février 2009

Du nouveau

mongolie_gobi_14

 

 

Monteuse de métier, j’ai emprunté bien des chemins du cinéma : long métrage de fiction ou documentaire, film d’opéra ou ethnographique. J’ai pu ainsi voyager à l’intérieur des œuvres des autres et participer aux dernières phases de leur réalisation.

A coté de ces temps forts partagés au sein d’une équipe de post- production, j’ai toujours eu envie d’ailleurs. Pour sortir de soi, rencontrer l’autre en soi, par curiosité de la différence…

Je suis donc partie souvent loin, là où les conditions de vie étaient assez éloignées des nôtres pour à la fois se perdre et se retrouver.

 

Photographier c’est être toujours en éveil, sur le qui-vive. On porte sa mémoire culturelle et personnelle, mais au moment de la prise de vue, c’est l’instinct qui fait le déclic.Pas à la façon du chasseur qui capture, mais à l’écoute d’une émotion, d’un sentiment d’étrangeté et de familiarité mêlés...

La photographie, est bien une révélation. Elle laisse apparaître le caractère fugitif de l’instant mais aussi les  longs moments partagés avec des êtres qui m’ont offert leur amitié, leur gaieté, leur tristesse aussi.

 

Portée, emportée vers l’improbable, vers une terre inconnue avec pour seul matériel : un appareil photo argentique et deux objectifs. Pas de  flash ni de pied ; sans matériel sophistiqué.

 

Dans mon laboratoire, je fais revivre ces moments par des tirages argentiques à chaque fois différents.

 Par de là la technique, je me laisse guider par l’instinct, mes émotions du moment….

 

Vous partagerez ces moments privilégiés, à travers une sélection de photographies régulièrement renouvelée.

Vous pouvez également visiter mon site à l’adresse : www.reine-roman.net

Et vous trouverez dans la rubrique Prestations de Service quelques suggestions d’utilisation de ces reportages : supports de presse, expositions culturelles, animations et interventions auprès du public scolaire.

 

 Très Bon voyage !

 

Reine Roman

10 février 2009

Steppe mongole

Herbe et ciel, ciel et herbe et toujours plus de ciel et toujours plus d’herbe

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R Cunningham Graham

Il est une terre, une vaste terre d’herbe et de ciel  qui s’étend plate, bossue, à l’infini devant vous.
Terre des extrêmes et de la démesure.
Un climat extrême même pendant les mois d’été dits cléments :
Dans le Gobi un  matin d’août,  nous grelottions à dormir à la belle étoile et dans la journée nous jouions avec la forme des dunes pour nous protéger de la canicule solaire.

mongolie_steppe_09 Pourtant dans ces conditions extrêmes, des hommes ont vécu depuis des millénaires en symbiose avec cette nature ; ils y ont bâti le plus vaste empire au monde. Ils y ont élaboré une culture respectueuse de l’environnement, retournant au nomadisme après la sédentarisation imposée par le gouvernement de Moscou.
Le nomadisme est plus qu’un mode de vie : il est un système de connaissance et même une philosophie de la vie.

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Les HLM d’Oulan Batoor, construits pour « aider ces sauvages » laissent songeur sur la politique architecturale de Moscou.
Oulan Batoor c’est un  Sarcelles éventré.
Mais dés que vous sortez de la capitale vous ressentez cette extraordinaire liberté donnée par l’immensité des paysages.
«  Quoiqu’il en soit du devenir du monde, les mâchoires qui ont mastiqué l’herbe du pâturage iront blanchir parmi les ossements mais l’herbe de la steppe verdira éternellement. »
Dicton Mongol

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3 février 2009

les 100 lumiéres de Sankar

sankar_02Les cent lumières de Sankar Gumpa

Imaginez qu’un morceau de lune soit tombé sur la terre, qu’un peintre colossal et facétieux l’ait badigeonné d’ocres et de verts…. Vous avez sous les yeux le Ladakh, haute vallée himalayenne, joyau tibétain serti entre la Chine, le Pakistan et le Cachemire indien.
Situé à 2 km de Leh, au village de Sankar, la maison de Spombo ressemble en tous points à celles qui l’entourent. Une architecture sobre, des murs de pisé blanchis à la chaux, les animaux au rez de chaussée, la famille au premier. Sur les toits couverts de bois de chauffage, de drapeaux de prières, censés écarter les mauvais esprits, flottent au vent.

Moines, sorcières et dévotion.fetes_09
Ce soir est un jour de fête. La famille prépare Gya-Ji, les cents lumières, une puja destinée à éloigner les mauvais esprits de la maison.
Ama Tsering Kunze, s’affaire, accompagnant chacun de ses gestes d’un mantra : incantation à mi chemin entre la prière et la formule magique. Elle dispose les bols de nanpé (farine d’orge grillée) sur de petites tables basses, derrière lesquelles les convives sont invités à s’asseoir.
Du monastère voisin sont venus deux moines et tandis que ceux-ci racontent l’histoire de Padmasambhava – le sage indien qui introduisit le bouddhisme au Tibet- on échange le potins du clan tout en psalmodiant avec les moines….En fait si la foi est profonde, la solennité n’est pas de mise. Il suffit qu’un lama fasse une fausse note avec son hautbois pour que tout le monde s’esclaffe !
Entre deux chapitres on offre aux invités le thé au beurre salé…une boisson très reconstituante qu’il est préférable d’avaler comme une bouillon si l’on ne veut éviter les hauts le cœur. Mais si l’humeur est au  rire ce soir, c’est à cause du tchang, cette bière aigrelette fabriquée avec l’orge locale.
Pour combattre l’infortune, les Ladakhis ont aussi recours à des sortes de médiums : les labas. Adeptes fervents du bouddhisme lamaïste, ils ont conservé un goût marqué pour la magie, pratique datant des bons. Il faut bien neutraliser les mauvais esprits et ils sont nombreux : Tsan au corps rouge et sans dos, Timos : sorciers chevauchant les poutres des murs du  monastère de Matho.

Puntzok a 3 marisfetes_07

Bien que la loi l’interdise, il n’est pas rare de rencontrer des femmes qui ont plus d’un mari. C’est le moyen d’éviter le morcellement des terres entre les fils et de  limiter le nombre des naissances. Comme on peut s’en apercevoir, les femmes ladakhies n’ont pas attendu la pilule pour pratiquer la contraception. En tout cas chez les bouddhistes.
Le fonctionnaire musulman ne se prive pas de railler son collègue ladakhi bouddhiste qui partage sa femme avec ses frères alors que lui peut en prendre jusqu’à quatre !
Polyandrie contre polygamie ? Deux modes de vie opposés. Deux façons d’appréhender la difficulté économique du pays. Le Ladakh, avec ses 72 pour cent de terres incultes, arrive tout juste à nourrir
ses 130 000 ames. Il y pleut rarement et les récoltes d’orge et de blé dépendent uniquement d’une irrigation alimentée par la fonte des neiges.

49 jours dans les limbes.lumieres
Le jour est triste, blafard, le ciel comme saturé de neige.
Au village voisin, une femme vient de mourir en couches. Le cas n’est pas rare, toute complication de l’accouchement débouche sur le décès de la mère ou de l’enfant.
Lorsque nous parvenons au village voisin, la cérémonie est déjà bien avancée. Dans une pièce retirée de la maison de la défunte, des moines récitent le livre des morts tibétains : le Bardo Thodol, sorte de guide pour l’ame du mort qui va errer dans les limbes. Comme les hindous les bouddhistes tibétains brûlent leurs morts ou le donnent aux oiseaux. Le jour venu, le corps est plié, emporté sur le lieu de la crémation en position de fœtus.
La procession est longue, menée par des moines en tenue d’apparat. Des moines musiciens interprètent lentement une litanie.

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Des caravanes à l’énergie solaire

Jusqu’à l’avènement du communisme en Chine puis au Tibet, le Ladakh fut la plaque tournante du commerce de caravaniers. Leh était alors au centre de la route des épices et de la soie.
Aujourd’hui le négoce des caravaniers est ruiné et l’ancien caravansérail de Leh s’est tu. Finis les marchandages en chinois, persan et tibétain. Le bruit des sabots des bêtes sur la terre battue s’est tu.
Mais les changements ne comportent pas  que des éléments négatifs.  La disparition de la polyandrie permet à de nombreuses femmes condamnées autrefois au célibat de trouver mari. La nourriture et les soins médicaux sont plus abondants et de meilleure qualité. La majorité des foyers de la capitale possède  l’électricité : on trouve téléphone,  et même télévision dans presque toutes les maisons.
Ensoleillé 300 jours sur 365, le Ladakh vient de voir apparaître ses premières maisons solaires ; une révolution technologique providentielle dans cette région ou la température peut tomber jusqu’à –30 degré les nuits d’hiver.

Réveillé précipitamment du Moyen-age, le Ladakh s’est engagé sur la voie du développement . Seule victime mais de taille : tout un art de vivre en harmonie avec les hommes et la nature qui prend le chemin des oubliettes.

Extraits d’articles de Renée David
Les cent lumières de Sankar Gumpa

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